La situation du Port de Fort de France

GEMO, le nouvel employeur sur le port de Fort de France et le conflit des Transporteurs Routiers

Un nouvel employeur sur le port de Fort de France : GEMO

Le 5 Juillet dernier, un employeur unique de main d’œuvre docker a vu le jour sur le Port de Fort de France. Il regroupe les ouvriers dockers professionnels du GIE GMM-SP et de MANUMAR.

Cet employeur unique a été constitué entre les 6 manutentionnaires du Port (GMM, TRANSCARAIBES, SOMARTRANS, CHAUTRAM, SNM et SOMAPORT) sous forme d’association loi 1901. Son président est Jean-Charles CREN.
La création d’un employeur unique de main d’œuvre docker est la conclusion des négociations entre les Manutentionnaires du port et les organisations syndicales des ouvriers, suite à la mise en redressement judiciaire puis à la liquidation de la société MANUMAR. Il s’agissait, en trouvant les voies d’un équilibre financier, de permettre à cet employeur unique d’être viable et pérenne.

Après 41 réunions et plus de 140h de négociation, les partenaires sociaux du Port ont signé, le 8 Juin 2010, un avenant à la convention collective de 2003. Il porte notamment sur la réduction des compositions d’équipes et la mise en œuvre d’une polyvalence obligatoire entre les différentes fonctions occupées par les dockers. En parallèle, des négociations ont permis de réduire l’effectif des dockers professionnels d’une vingtaine de salariés. Quant aux anciens dockers occasionnels, membres du noyau dur créé par la convention collective de 2003, ils ont été intégrés en CDI à temps partiel et seront employés prioritairement les jours d’activité du Port. Enfin, pour les compléments éventuels dans les périodes de pointe ou de congés, il sera fait appel à des CDD d’usage constant.

Avec cette nouvelle organisation, après les pertes considérables enregistrées depuis 2003, la manutention portuaire devrait retrouver la voie de l’équilibre financier, seul à même de garantir sa pérennité.

Conflit des Transporteurs Routiers

Un conflit extérieur au Port a paralysé les sorties de containers sur le terminal de la Pointe des Grives du 29 juillet au 4 Août 2010. A l’origine de ce blocage, un désaccord entre les transporteurs routiers auto-chargeurs et leurs salariés, dans le cadre de la négociation d’une convention collective et de la grille des salaires. Plusieurs autres revendications sont venues se greffer sur le désaccord de départ, comme l’aménagement de la zone d’échanges et les temps d’attente des transporteurs sur le terminal, en nette augmentation depuis l’entrée en fonction de la nouvelle organisation portuaire.
Pourtant, plusieurs mesures avaient été prises par les Manutentionnaires, pour fluidifier le trafic à la zone d’échanges avec la banalisation des guichets d’accueil, quelle que soit la compagnie maritime concernée. Mais aussi la mise en place de guichets automatiques, comme dans la plupart des Ports Européens. Et enfin, la création d’une nouvelle plage de livraison pour supprimer le temps d’attente constaté à la jointure du shift du matin avec celui de l’après midi.

L’allongement des temps d’attente est consécutif à la mauvaise volonté manifestée par une minorité de chauffeurs de cavaliers dockers, dont les habitudes ont été bousculées par la nouvelle organisation mise en place, notamment pour la relève durant leur période de travail.

Des propositions d’organisation de ces relèves ont été faites par les dockers, propositions qui ne semblent, hélas, pas faire l’unanimité.
Il faudra vraisemblablement encore un peu de temps pour que chacun, dockers, chauffeurs routiers ou transporteurs, oublie les usages du passé et accepte la seule organisation permettant d’entrevoir l’avenir de la manutention sous un jour ensoleillé !