« Notre objectif est d’aider les plus démunis à manger tous les jours »

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Elu président du Syndicat de la grande distribution alimentaire (SGDA) au lendemain de la crise de février 2009, Robert Parfait a été reconduit dans son mandat hier. Il explique un projet de baisse des prix sur une quarantaine de produits de première nécessité.

Votre mandat de président du Syndicat de la grande distribution vient d’être renouvelé. Quel est votre bilan sur ce qui a fonctionné et sur ce que vous regrettez de ne pas avoir réussi ?

Robert Parfait, président du Syndicat de la grande distribution. Pour le positif, c’est que depuis les événements de février à mars 2009, nous avons pu continuer à travailler et approfondir les pistes pour réduire le coût de la vie. Ce qui a été une volonté commune de tous les partenaires sociaux, notamment des syndicats de salariés, pour aller dans la même direction.
Le regrettable c’est que nous n’avons pas pu aboutir totalement. C’est notamment le cas avec les prix BcBa qui arrivent à échéance. Nous n’avons pas toujours trouvé de solution pour déterminer ce que nous voulons exactement faire.

Justement, est-ce que les l’instauration des prix BcBa a été une bonne expérience ou une mauvaise disposition ?

Je crois que dès le départ, on s’est trompé de cible. Au lieu de viser des produits de première nécessité, nous nous sommes focalisés sur les produits de grande consommation.
Or, ceux-là ne sont pas les plus recherchés par les plus faibles revenus. C’est là l’erreur de départ, puisque ce sont sur des produits de marque nationale que nous avons chercher à avoir des prix bas. C’est comme prendre une automobile haut de gamme, comme une Mercedes et de lui appliquer une baisse de 20% sur le prix de vente. Cette voiture sera toujours plus chère qu’une 107 Peugeot ou d’autres petites cylindrées.
Si on était parti d’une voiture justement de petite cylindrée, la baisse des prix aurait été plus significative : elle aurait eu un réel impact car le marché aurait été ouvert à plus de monde. Quand on sait qu’un produit de marque nationale est à la base 20 à 25% plus cher que celui d’une marque distributeur ou 50% plus cher qu’une marque « premier prix » , vous avez une idée de ce qu’il aurait fallu faire. C’est-à-dire travailler sur les premiers prix pour les faire baisser.

Seriez-vous prêt à développer l’idée d’une gamme de produits à faible prix pour les plus nécessiteux ?

Effectivement. Mais on ne peut pas dire que l’on va baisser tous les produits de 20%. Ce n’est pas possible car il y a un différentiel entre les prix ici et ceux de métropole qui est de 20 à 25%. Il y a les étapes, du port, de l’octroi de mer, du débarquement, de l’arrivée sur le port et de la marge du distributeur. Mais, nous pouvons faire des efforts. Aussi, l’idée est d’aider le consommateur le plus pauvre et le plus défavorisé. Il s’agit donc de concentrer les efforts sur quelques produits.

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