Ouverture des travaux de la Délégation sénatoriale à l’Outre-Mer

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Comme annoncé sur notre site le 1er mars dernier, la Délégation sénatoriale à l’Outre-Mer se penche sur la vie chère, les zones économiques et la pêche. Sous la présidence du sénateur Serge Larcher, elle vient de mener une série d’auditions sur ces thèmes.

Les auditions menées par la Délégation sénatoriale à l’Outre-mer portent sur trois thèmes dont l’un est intitulé : « La vie chère outre-mer : une fatalité ? ». Il s’agit pour la Délégation d’un « thème d’actualité tristement permanente ». Les premières auditions ont mis en évidence « la confusion qui règne dans les débats » avec un « trop plein » d’études ponctuelles, paniers et chariots-type en lieu et place d’outils de mesure et d’analyse comme d’instruments de pilotage. « Aux mesures de colmatage prises sous la pression des détresses populaires doit succéder urgemment une approche à la fois globale et individualisée des situations ultramarines qui n’ait pas pour seul objet de faire tomber la fièvre mais de dégager des solutions pérennes. » souligne la Commission.
Eric Doligé, sénateur UMP du Loiret et l’un des deux rapporteurs de cette question au sein de la délégation estime que "la vie chère n’est pas une fatalité. Je suis très optimiste sur le potentiel des élus et des populations à changer les choses", déclare t-il, ajoutant qu’ « il y a des richesses dans ces territoires, il n’y a pas de raisons qu’on n’y arrive pas ». Il reconnaît toutefois des « problèmes politiques à surmonter » et des « habitudes et des positions acquises » qui font qu’ « on n’a pas toujours envie que cela change ».

Sur le second thème « Les zones économiques exclusives ultramarines : quels enjeux ? »,, la délégation a rappelé que la France est la deuxième puissance maritime mondiale grâce à ses outre-mer et une zone économique exclusive (ZEE) de quelque 11 millions de km2 ; D’où le caractère crucial pour le pays de la préservation de ses positions et moyens maritimes. La Délégation plante ainsi le décor : « un concert international où les grands pays émergents mènent des stratégies offensives et un XXIème siècle résolument tourné vers la mer ». La maîtrise maritime sera en effet « primordiale » pour l’exploitation des ressources halieutiques et minérales comme pour la géostratégie.

« L’application aux régions ultrapériphériques françaises de la réforme de la politique commune de la pêche » - en cours d’examen à Bruxelles - est le troisième terme abordé par la Délégation. Il s’agit là d’aboutir au dépôt d’une proposition de résolution européenne appelant à prendre en compte les différences pour une meilleure valorisation des richesses halieutiques. « La règle européenne, conçue pour d’autres espaces maritimes aux caractéristiques diamétralement opposées, ne doit plus être un frein, mais bien au contraire un levier pour le développement d’une activité sectorielle essentielle pour nos outre-mer », soulignent les sénateurs.
La délégation, qui poursuivra ses auditions au cours des prochaines semaines, prône d’ores et déjà l’existence d’ « un ministère de l’Outre-mer avec de vrais pouvoirs, qui n’ait de comptes à rendre qu’au Premier ministre pour avoir une politique cohérente ».


Pour aller plus loin : La Délégation sénatoriale à l’Outre-Mer

Créée en novembre 2011 par l’Instruction générale du Bureau du Sénat, cette délégation est chargée d’informer le Sénat sur l’état de la situation des collectivités visées à l’article 72-3 de la Constitution et sur toutes questions relatives à l’Outre-mer. Elle comporte des sénateurs élus dans ces collectivités et un nombre équivalent de membres désignés par le Sénat afin de garantir l’équilibre dans la représentation des groupes politiques au sein des différentes commissions.
Sa mission est de « veiller à la prise en compte des caractéristiques, contraintes et intérêts propres de ces collectivités et au respect de leurs compétences ». Elle est également chargée d’évaluer les politiques publiques qui concernent les collectivités visées à l’article 72-3 et les conditions de leur application locale.
Voir l’interview des membres de la délégation sur le site du Sénat