François BRICHANT, gérant de Lagencedecom’, fait une analyse des dernières évolution du web, des réseaux sociaux et des répercutions comportementales sur les internautes.
Après la grande idée du tout ouvert et du tout accessible et par tous, internet est en train de se refermer sur lui-même et en quelque sorte sur nous. Cette mutation est provoquée par trois phénomènes.
Le premier, c’est la formidable évolution des moyens d’accès à internet. Plus nous avançons, plus les objets qui nous entourent sont connectés. Le plus évident, c’est notre téléphone mobile. Il est devenu un “smart phone”. Un ordinateur miniaturisé, connecté au web grâce au réseau 3G lancé par les opérateurs à grands renforts d’offres commerciales. Ils ne nous quittent plus, et deviennent par la force des choses notre principale interface au web. On y consulte son compte bancaire, on y achète son billet d’avion, sa place de cinéma, son magazine, sa musique, ses films… Cette révolution de l’interface entre le web et nous est vouée à s’accélérer avec la multiplication des objets communiquants : nos voitures, par exemple, vont de plus en plus devenir communicantes, on parle déjà de réfrigérateurs analysant leur contenu pour nous suggérer une liste de courses et passer commande à notre hypermarché, nos maisons vont pouvoir rester en liaison avec nos téléphones portables, etc.
Le deuxième levier, ce sont les applications (les Apps). Nous les téléchargeons sur nos smartphones et plus récemment sur nos tablettes. Elles sont de plus en plus nombreuses et nous rendent de plus en plus de services. Elles sont souvent connectées au web pour pouvoir se mettre à jour et nous envoyer des notifications en temps réel. Elles sont devenues peu à peu des interfaces facilitatrices de nos accès au web, que ce soit pour jouer, rechercher de l’information, consommer des médias, ou faire nos achats.
Enfin le troisième levier, c’est Facebook. Le réseau social de Mark Zuckerberg est en train de manger le web. Nous sommes déjà plus d’un Martiniquais sur 3 à y être. Il aspire tout, et grâce à lui, plus la peine d’aller sur les bonnes vieilles pages de votre navigateur, le contenu vient à vous, que ce soient des articles de presse importants, de l’extrait de l’émission de télévision qu’il ne fallait pas rater hier soir, ou tout simplement les dernières photos de votre réunion familiale.
Ces trois leviers sont en train de bouleverser nos habitudes et notre mode de connexion au web. Nous ne sommes plus sur le web, mais dans le web. Le web s’est refermé sur nous, et ce n’est que le début. Il va se refermer sur la télévision, la radio et la presse. Tout est en train d’être aspiré.
Ce changement comportemental commence à sérieusement déstabiliser les marques. Elles cherchent à toucher leurs consommateurs à travers ces nouveaux médias. Si le web se referme, si le consommateur n’y va qu’au travers d’applications ou par Facebook, comment se faufiler dans le processus et ne pas perdre le contact ? On assiste depuis environ un an à un nouveau phénomène : la course aux “followers”. Les marques créent des profils Facebook, des pages dédiées, des comptes Twitter pour pouvoir garder ce fameux contact. Le problème, c’est qu’il faut que les internautes acceptent de suivre ces comptes et ces profils. Il faut qu’ils acceptent de devenir des suiveurs… des “Followers”. Alors il y a un moyen pour arriver à les attirer, qui est voué à un avenir exponentiel, c’est le jeu. Le jeu est en train d’exploser. Il est de plus en plus souvent gratuit pour le consommateur, car financé par les marques. En échange il faut bien sûr accepter de cliquer sur le J’AIME, ou de suivre le profil qui vous le propose.
Récemment, la startup française Médiastay spécialisée dans le jeu en ligne, a levé 15 millions d’euros auprès d’investisseurs pour booster son développement…
Faites vos jeux, rien ne va plus !
François BRICHANT
Lagencedecom’
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