MEDEF Actu-Eco de la semaine du 2 au 6 avril 2012

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L’INSEE vient de publier une première évaluation des comptes nationaux de l’année passée pour les administrations publiques, susceptibles d’être modifiés lors de la publication en mai prochain des comptes de la Nation pour 2011.

Trois remarques :

  • Le déficit public s’est réduit de -7,1% du PIB en 2010 à -5,2% en 2011, passant de -137 à -103 milliards d’euros. En Allemagne, la baisse a été plus importante, à partir d’un niveau plus bas (de -4,3% à -1%). Hors charges d’intérêt, le solde primaire des comptes publics en France est resté déficitaire de quelque -3% (il était excédentaire en Allemagne, mais aussi…en Italie) ;
  • cette réduction du déficit provient essentiellement d’une accélération des recettes (+57 milliards d’euros). Le taux des prélèvements obligatoires est monté de 42,5% du PIB en 2010 à 43,8% en 2011 (+53 milliards). Dans le même temps, le taux des prélèvements obligatoires s’est quasiment stabilisé en Allemagne, à un niveau nettement plus bas qu’en France (40,4%). Pour leur part, la progression des dépenses n’a guère ralenti entre 2010 (+2,3%) et 2011 (+2,1%) ;
  • la dette publique a continué de croître pour atteindre, fin 2011, un nouveau record (85,8% du PIB, soit 1 717 milliards d’euros). Cette hausse contraste avec la baisse de la dette publique en Allemagne (81,7% du PIB en 2011, après 84,1% en 2010).

 


La consommation des ménages en biens s’est fortement accrue en février 2012 : +3% en volume après -0,4% en décembre puis en janvier. Ce net rebond est dû aux deux tiers aux dépenses en énergie (+11,7%), en raison de la vague de froid de la première moitié de février, ainsi qu’au dynamisme des achats de produits alimentaires (+1,3%) et en textile-cuir (+5,7%).
La hausse sur un an a été de +0,5%, la première depuis juin 2011.

En moyenne mobile sur les trois derniers mois connus (décembre-janvier-février), les achats se sont légèrement accrus  : +0,5% par rapport aux trois mois précédents, après +0,2% en novembre (-1,4% sur un an). Cette progression modeste recouvre notamment un repli de -2,2% des achats liés à l’automobile, une hausse de +2,8% de ceux en équipement du logement.


En cumul sur un an, les crédits nouveaux au secteur privé ont poursuivi, en février 2012, leur effritement entamé en mai 2011 (-1,2% par rapport à janvier 2012, -4,7% par rapport à février 2011). Ce repli recouvre une légère hausse des crédits aux sociétés non financières et une nette contraction des crédits aux ménages.

Les crédits nouveaux aux ménages, en cumul sur 12 mois, se sont de nouveau contractés en février 2012 (-3,8% par rapport à janvier, -16,1% sur un an). Ils sont inférieurs de 9% à leur niveau de janvier 2008 alors qu’ils l’avaient retrouvé et même dépassé en 2011. Cette baisse est essentiellement imputable au nouveau repli des crédits à l’habitat (-5% sur un mois, -20,2% sur un an), au plus bas niveau depuis août 2010. Dans le même temps, les crédits à la consommation hors découverts se sont effrités (-0,4% sur un mois, -2,8% sur un an).

Les crédits nouveaux aux sociétés non financières, toujours en glissement sur douze mois, se sont légèrement accrus en février 2012 (+0,8% sur un mois, +5,8% sur un an), mais n’ont pas encore retrouvé leur niveau qui prévalait avant la récession. Cette faible progression tient à la hausse des crédits à moins d’un an, c’est-à-dire des crédits de trésorerie (+1,5% sur un mois, +12% sur un an). En revanche, les crédits à plus d’un an, concernant largement les crédits d’investissement, ont baissé (-0,8% sur un mois, -6,1% sur un an).
Pourtant, les enquêtes de conjoncture témoignent d’une orientation positive des perspectives d’investissement en 2012 (industrie, services). Mais leur réalisation risque d’être contrariée, au moins partiellement, par des conditions de financement plus contraignantes (comptes des entreprises toujours très dégradés, accès au crédit plus difficile). 


L’indicateur de tension sur le marché du travail calculé par la Dares (offres d’emploi collectées par Pôle emploi / entrées à Pôle emploi) continue de se réduire au 4ème trimestre 2011. C’est le résultat combiné d’une diminution des flux d’offres d’emploi et d’une augmentation des entrées à Pôle emploi. Ce ratio, qui a retrouvé son niveau du 4ème trimestre 2010, est encore inférieur de 11,8% à son niveau moyen des années 1998-2011.

Ce repli de l’indicateur de tension entre le 3ème et le 4ème trimestre 2011 se retrouve dans tous les secteurs. Le fait singulier est que le ratio dans l’industrie reste à un niveau très élevé. Il dépasse de 8% son niveau moyen de longue période, et est proche de son niveau de fin 1999, période de forte activité industrielle. Le niveau très élevé actuellement de l’indicateur, dans un contexte d’activité très molle et de chômage très élevé confirme l’inadéquation persistante des demandes d’emploi aux offres d’emploi dans le secteur industriel pour diverses raisons (coût du travail, conditions de travail, rémunérations, qualifications).
Cette situation de pénurie est notable dans des secteurs comme la métallurgie, la mécanique, la chimie ou la plasturgie, où les entreprises peinent à trouver la main d’œuvre dont elles ont besoin (ouvriers très qualifiés par exemple).


L’OCDE vient de publier ses prévisions intermédiaires de croissance pour le 1er semestre 2012. L’organisation confirme le double découplage de la croissance du PIB : d’une part, entre les Etats-Unis et la zone euro, et d’autre part, au sein même de la zone euro  :

  • Aux Etats-Unis, amélioration des fondamentaux (désendettement des ménages, redressement du marché du travail, croissance de la production industrielle et du crédit, etc.) ;
  • Dans la zone euro, conjoncture toujours lourde (confiance médiocre, rendements souverains toujours élevés, consolidation budgétaire, chômage toujours élevé, etc.), et fortes divergences de performances entre les pays membres : +0,9% l’an en Allemagne au cours du 1er semestre, contre -0,9% l’an en Italie.

Par ailleurs, la croissance au Japon dépasserait +2% l’an au cours du 1er semestre 2012, à la faveur de la poursuite de la reconstruction.

L’OCDE confirme également la fragilité de la reprise économique mondiale :

  • Flambée du cours du pétrole (rupture d’approvisionnement) ;
  • Ralentissement de l’activité dans certains pays émergents (Chine notamment) ;
  • Impact sur la conjoncture de l’assainissement budgétaire en cours dans un certain nombre de pays, notamment européens.

Le climat des affaires en Allemagne est resté quasiment inchangé. En effet, la très modeste hausse de l’indice synthétique IFO (commerce, industrie manufacturière, construction) marque une rupture au redressement enregistré au cours des quatre mois précédents.

Cette évolution en mars 2012 recouvre :

  • une stabilité de la composante « situation actuelle » ;
  • une légère hausse de la composante « situation future ».

Selon l’enquête de mars 2012 auprès des directeurs d’achat, l’indice synthétique ISM aux Etats-Unis s’est redressé dans le secteur manufacturier. Le niveau de l’indice est au-dessus de sa moyenne de longue période, ce qui reflète une croissance solide de la production industrielle américaine.

Ce raffermissement en mars 2012 tient essentiellement à l’amélioration des perspectives de production, et, dans une moindre mesure, à celle de l’emploi dans l’industrie.

En revanche, l’indice ISM non manufacturier s’est replié en mars. Cette baisse s’explique par le ralentissement de sa composante « carnets de commandes » alors que la composante « emploi » s’est accrue.
L’indice reste néanmoins à un niveau supérieur à sa moyenne de longue période et toujours dans la zone d’expansion, ce qui atteste, là encore, d’une conjoncture bien orientée dans les secteurs des services et de la construction.

Ces indicateurs corroborent la robustesse de la reprise américaine au 1er trimestre 2012, comme en témoigne par ailleurs l’amélioration en cours du marché du travail.


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